5 règles cardinales aux parents adoptifs

Il ne s’agit pas de donner une liste exhaustive de conseils, bien entendu.

Nous reprenons ici  un résumé des “Cinq règles cardinales pour les parents adoptifs.” proposées par Nancy Newton Verrier, mère adoptive et psychologue états-unienne.

[N.Newton Verrier. La Blessure Primitive- Comprendre l’enfant adopté.De Boeck, 2007. p.90-91]

Elles ne sont pas toujours faciles à suivre mais elles sont essentielles au bien-être de l’enfant adopté.

  1. NE JAMAIS MENACER D’ABANDON.
    C’est ce que l’enfant peut parfois susciter chez le parent adoptif, mais quelle que soit l’énergie qu’il mette à vous pousser à bout, ce n’est pas ce qu’il veut. A court terme, menacer d’abandon peut sembler un moyen efficace de modifier un comportement, mais à long terme cela ne fait qu’élever l’anxiété et engendrer plus de passages à l’acte.
  2. RECONNAISSEZ LES SENTIMENTS DE VOTRE ENFANT.
    Ne dites jamais à votre enfant « Tu ne devrais pas sentir cela ». Tout le monde a droit à ses sentiments. Les sentiments viennent de l’inconscient. Une personne ne doit pas agir à partir de ses sentiments et devrait être responsable de ses comportements mais les sentiments sont ce qu’ils sont. Ils veulent dire quelque chose et devraient être reconnus et respectés.
  3. PERMETTEZ A VOTRE ENFANT D’ÊTRE LUI-MÊME.
    Aussi complètement qu’il le peut. Evitez les attentes qui sont étrangères à sa personnalité, à ses tendances, à ses talents et mettez en valeur son côté unique.
  4. MERES ADOPTIVES : N’ESSAYEZ PAS DE PRENDRE LA PLACE DE LA MERE DE NAISSANCE.
    Vous êtes toutes les deux la “vraie” mère de l’enfant ; elle est la vraie mère biologique et vous êtes la vraie mère nourricière. L’enfant peut vous aimer toutes les deux tout comme vous pouvez aimer plus d’un enfant.
  5. AUSSI DIFFICILE QUE CE SOIT A RECONNAÎTRE, VOUS NE POUVEZ PAS ENLEVER LA SOUFFRANCE DE VOTRE ENFANT. 
    Il doit travailler cela pour lui-même. Ce que vous pouvez faire c’est reconnaître ses sentiments et fournir les moyens par lesquels il peut travailler sa souffrance.


Il nous paraît important de préciser que l’emploi du terme “souffrance” ne signifie pas que votre enfant “souffrira” de manière obligatoire. Chaque enfant, détenteur d’une personnalité, d’une histoire, de ressource différentes n’exprimera pas forcément la souffrance liée au traumatisme d’abandon.

Heureusement, beaucoup d’adoptés vont très bien et beaucoup de familles savent instinctivement comment élever cet enfant qui a son passé, son histoire. Nombre d’entre eux, déjà battants dès la naissance, vivent de manière épanouie, résiliente et ont appris seuls à gérer les conséquences de l’abandon. Pour d’autres, c’est plus difficile. 

Pour aller plus loin…

La normalité adoptive: les clés pour accompagner son enfant (Johanne Lemieux)

Comprendre la blessure des adoptés (PART 1) de Nancy Newton Verrier

Comprendre la blessure des adoptés (PART 2) de Nancy Newton Verrier